Les boiteries ne préviennent pas. Vous pouvez arriver un jour aux écuries et retrouver votre cheval boiteux. Lors d’une séance votre cheval peut être plus raide alors que la veille il était parfait. En tant que cavalier, il n’est pas toujours facile de savoir d’où vient le problème mais le fait est que votre cheval boite. Même si cette boiterie n’est pas très importante il est important de réagir vite pour éviter une aggravation des problèmes de locomotion. Nous vous proposons quelques conseils pour bien réagir si jamais votre cheval boite.

Pourquoi mon cheval boite ?

Le terme boiterie est un symptôme et regroupe un très grand nombre d’atteintes potentielles. Cela peut aller d’une raideur de votre cheval jusqu’au stade où celui-ci ne pose plus le pied au sol. En fonction du type de boiterie, la gestion ne devra pas être la même mais dans tous les cas il est important d’essayer d’identifier la cause de cette boiterie.

Pour identifier la cause d’une boiterie, il va être important d’examiner votre cheval dans sa totalité, et pas seulement ses membres. Parfois, en l’observant, vous pouvez trouver la cause du problème. Soyez attentifs à la présence d’une plaie, d’un gonflement ou d’une zone plus chaude que la normale. Le plus souvent les boiteries ont pour origine la partie basse d’un membre : le pied ou le boulet. Commencez par les membres mais n’oubliez pas qu’un problème au niveau du dos par exemple peut être la cause d’une boiterie. Enfin, n’oubliez pas de curer les pieds de votre cheval, cela vous permettra de vérifier s’ils sont chauds ou non mais aussi de vous assurer de l’absence de cailloux ou de clou enfoncé. Pensez aussi que s’il s’agit d’un abcès de pied, il n’est pas forcément visible puisqu’il se développe à l’intérieur du pied.
Il peut aussi être important pour la suite de la prise en charge de la boiterie de déterminer le (ou les) membre(s) atteint, ce qui n’est pas toujours évident. Si votre cheval ne pose plus le pied par terre, le membre « malade » sera vite trouvé. Mais dans le cas où la boiterie est plus « subtile », il peut être bien de demander à une deuxième personne de regarder le cheval marcher et trotter (si possible) en ligne droite pour déterminer le membre atteint.
En théorie repérer une boiterie parait simple, mais dans la réalité ça n’est pas toujours le cas. Voici nos astuces :

  • Si votre cheval est boiteux d’un antérieur : sa tête va « tomber » lorsqu’il pose le membre sain. On dit que le cheval « tombe ». Cela signifie donc que si votre cheval « tombe à gauche », il boite de l’antérieur droit.
  • Si votre cheval est boiteux d’un postérieur : placez-vous plutôt sur le côté de votre cheval et observez quel postérieur avance le moins. Il s’agira généralement de celui qui est responsable de la boiterie.

Que faire si mon cheval boite ?

Une fois que vous avez une idée plus précise de la cause de la boiterie de votre cheval, vous allez devoir prendre contact avec votre vétérinaire. Cependant en fonction de la cause/du type de boiterie, l’intervention du vétérinaire devra se faire plus ou moins rapidement.

Suite à l’examen de votre cheval vous devez déterminer s’il s’agit d’une urgence. Voici des situations que l’on considère comme urgentes :

  • La température de votre cheval est anormale (> à 38,3°C au repos ou < 36°C).
  • Votre cheval à une plaie ouverte qui saigne de façon importante ou au niveau d’un membre avec présence d’un engorgement ou d’un gonflement généralement chaud.
  • Votre cheval présente une déformation importante au niveau d’une articulation (ou d’un tendon) associée à de la chaleur.
  • Votre cheval présente un clou enfoncé dans le sabot, il ne faut pas le retirer avant l’arrivée du vétérinaire.
  • Votre cheval est en grande difficulté pour se déplacer et refuse de bouger.
  • Votre cheval n’arrive plus à poser un membre.

Si votre cheval est dans l’une de ces situations (et même sans boiterie), vous devez contacter en urgence votre vétérinaire.
Que la boiterie nécessite une intervention urgente du vétérinaire ou non, vous pouvez (quand cela est possible) prendre certaines précautions :

  • Si votre cheval accepte d’être déplacé, rentrez-le au box ou mettez-le dans un petit paddock. Cela va permettre d’éviter d’aggraver la boiterie en attendant le passage du vétérinaire.
  • Vous pouvez passer les membres de votre cheval à la douche pour les faire refroidir. Evitez cependant d’utiliser des argiles qui n’auraient pas d’intérêt majeur et pourraient gêner le vétérinaire dans son diagnostic.
  • Ne prenez pas d’initiative en donnant des anti-inflammatoires à votre cheval sans examen du vétérinaire. Cela peut perturber le diagnostic, de plus utilisés à mauvais escient ils pourraient aggraver le problème. Par exemple un cheval ayant une tendinite et recevant un antidouleur risque de forcer plus sur son membre.

Les différentes boiteries et leur traitement

Une fois que votre vétérinaire sera venu, il aura probablement mis le doigt sur la cause de la boiterie et en fonction de celle-ci, il adaptera le traitement mais également la prévention.

Boiteries liées aux abcès

Il s’agit de boiteries assez communes, souvent liées à la pénétration d’un corps étranger (mais pas toujours) aboutissant à un abcès.  Généralement, il n’y a pas de détection de l’objet avant que le cheval se mette à boiter soudainement et de façon plus ou moins grave en fonction de sa tolérance à la douleur.

Tant que l’abcès n’est pas percé, il est souvent utile d’appliquer un cataplasme pour que l’abcès murisse et finisse par se percer.  Il existe de nombreuses « recettes » pour faire passer un abcès, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire. L’intervention de votre vétérinaire permettra de percer l’abcès. La libération du pus sous pression présent dans la cavité formée par l’abcès permettra de soulager votre cheval . Votre vétérinaire fera ensuite un pansement pour aider le drainage du pus mais aussi pour protéger le trou créé par l’abcès pendant la convalescence. Une fois guéris, les abcès n'ont souvent pas de conséquence à long terme. Certains chevaux peuvent faire des abcès de pied à répétition lorsqu’ils ont d’autre maladie associée comme de la fourbure ou un syndrome de cushing.

Boiteries liées à des blessures tendineuses ou ligamentaires

Les membres de votre cheval sont constitués de nombreux tendons et ligaments importants qui peuvent être localisés sur les faces avant et arrière du membre. Ces éléments sont essentiels pour la bonne locomotion de votre cheval au travail comme au naturel. Ils ont la particularité d’être relativement à découvert sur les membres car peu protégés par d’autres tissus.  

Les boiteries associées aux tendons et aux ligaments ne sont pas rares et elles dépendent également de la localisation et du type de structure touché. Ces blessures peuvent avoir des conséquences très importantes sur la locomotion de votre cheval mais surtout sur l’avenir de leur carrière sportive. Il existe différents types de blessure au niveau des tendons. On va parler de tendinite pour les inflammations du tendon et de desmite pour les inflammations d'un ligament. Il s’agit d’inflammation et/ou de rupture partielle ou totale des tendons en lien avec l’activité physique du cheval. Les tendons ou ligaments peuvent aussi être atteints lors d’accident à la suite d’une plaie. Dans ce cas le tendon pourra être sectionné à cause du traumatisme mais on peut aussi avoir une infection qui se développe au niveau de la gaine dans laquelle le tendon glisse due à l’entrée d’une bactérie. On parle de ténosynovite septique.

En ce qui concerne les traitements possibles, les vétérinaires peuvent utiliser différentes techniques en fonction du type d’atteinte :

  • Les anti-inflammatoires par voie orale ou injectable.
  • De la médecine régénérative en injection dans les tendons.
  • Les soins locaux externes, des emplâtres, de l’argile, des douches, des anti-inflammatoires locaux sous forme de gel. Le but est de limiter l’inflammation et de faciliter le drainage de l’œdème et de l’hématome autour et dans la lésion.
  • Éventuellement et plus rarement la chirurgie un nettoyage du tendon et l’élimination de l’hématome et des tissus nécrosés en vue d’une reconstruction plus rapide.

Dans le cas d’une blessure d’un tendon ou ligament suite à une plaie et une infection bactérienne :

  • Des antibiotiques lors d’infection bactérienne.
  • Des anti-inflammatoires par voie orale ou injectable.
  • Eventuellement une chirurgie pour laver la gaine du tendon et éliminer les bactéries.
  • Des pansements pour protéger la plaie.

Pour en savoir plus consultez notre article sur les tendinites.

Les boiteries liées à l’arthrose

L’arthrose est une maladie articulaire dégénérative. Elle se caractérise par la diminution du capital articulaire du cheval à savoir la dégradation de l’articulation.  L’arthrose peut être le résultat de l'usure « normale » d'une articulation liée à l'âge mais peut également être liée à l’usure précoce de l’articulations liée à un travail trop intensif par exemple.

Ici, la boiterie est causée par la douleur au niveau de l’articulation mais aussi par les changements structurels liés à la destruction du cartilage et au remodelage osseux.

Il n’est pas possible de guérir son cheval de l’arthrose mais le vétérinaire peut proposer des traitements pour ralentir son évolution comme :

  • Des solutions locales pour soulager l’articulation touchée : infiltration avec différents produits comme les corticoïdes, l’acide hyaluronique, l’irap, le prp, les cellules souches.
  • Des solutions par voie systémique pour soulager l’articulation touchée mais aussi les autres articulations atteintes comme des anti-inflammatoires pour soulager ou bien des biphosphonates pour agir sur le remodelage osseux.

Dans le cas de l’arthrose, un diagnostic précoce est important pour pouvoir adapter l’environnement du cheval et surtout son travail. Il est essentiel que le cheval garde un certain niveau d’exercice.

Pour en savoir plus consultez notre article sur l'arthrose.

Les boiteries liées à la fourbure

La fourbure correspond à une inflammation de la lamina. Chez un cheval normal, la majorité du poids est portée par les membres antérieurs. Chez les chevaux atteints de fourbure, ils vont plutôt déplacer leurs poids du corps  vers l’arrière pour soulager les antérieurs souvent les plus atteints. La boiterie est souvent grave et le cheval à beaucoup de mal à se déplacer.

Le diagnostic et le traitement rapides de la fourbure sont essentiels pour essayer de prévenir la rotation complète de la troisième phalange et pour réduire les séquelles à long terme. Le traitement aura pour objectif principal de soulager la douleur.

Votre vétérinaire vous conseillera souvent des anti-inflammatoires non-stéroïdiens pour soulager au maximum la douleur et réduire l’inflammation.

Ensuite, il sera nécessaire de réaliser une modification de l’environnement du cheval, c’est-à-dire faire un parage ou une ferrure adaptée, pour les chevaux sujet à l’obésité, la perte de poids peut être essentielle.

Enfin les fourbures sont de plus en plus liées à des maladies hormonales (cushing), la prise en charge de ces pathologies grâce à certain traitement permettra aussi de limiter leur risque.

Pour en savoir plus consultez notre article sur la fourbure.

Boiteries liées au syndrome naviculaire

Il s’agit généralement d’une boiterie chronique souvent associée à une douleur provenant directement de l’os naviculaire et des structures à proximité. Les chevaux commencent à boiter en général entre 7 et 9 ans mais cela peut varier. Ils présentent souvent des foulées assez courtes et la boiterie est exacerbée sur les sols durs.

Comme pour l’arthrose il n’existe pas de traitement permettant de guérir la maladie. La prise en charge des chevaux se fait par un parage correctif et/ou une ferrure orthopédique adaptée.

Votre vétérinaire pourra également vous proposer des médicaments en fonction de l’avancée de la maladie pour votre cheval. Ainsi, des anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent aider à soulager la douleur, l’utilisation des biphosphonates pourra également aider à gérer ces chevaux.

Nous avons ici fait un tour d’horizon des principales causes de boiterie et de ce que vous pouvez faire. Il existe des boiteries qui peuvent être dues à d’autres problèmes comme des atteintes au niveau du dos, des fractures ou fêlures ou des problèmes neurologiques mais nous souhaitions évoquer dans ce dossier les causes les plus fréquentes.

Bien sur votre vétérinaire reste le référent en cas de problèmes de locomotion de votre cheval, n’hésitez pas à lui demander conseil.

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