Le mot fourbure est redouté par les cavaliers du monde entier. Cette pathologie se produit beaucoup plus fréquemment que l’on ne croit - environ la moitié des cas est manquée car cette maladie n’est pas évidente à détecter. Cependant, c’est une pathologie paralysante pour votre cheval et qui peut éventuellement lui être fatale. On estime que la fourbure se produit en moyenne une fois tous les dix ans de vie pour un cheval. Connaître les facteurs de risques et la façon de réduire la prévalence est primordial, et pour cela il est important de comprendre le contexte de la maladie.

Qu’est-ce que la fourbure ? Pourquoi est-ce si douloureux ?

Le sabot chez le cheval représente les ongles chez l’homme, à la différence qu’ils servent de pied au cheval.

Comme chez l’homme, le poids total du cheval est porté par le squelette, ce qui signifie que les os portent un poids important, 30% du poids corporel du cheval dans chaque membre antérieur, et 20% dans chaque membre postérieur. Le poids du cheval dans le sabot ne repose pas directement sur la corne. En effet, l’os du pied, appelé 3ème phalange est suspendu à la paroi du sabot, non pas par un ligament (parce que cela ne permettrait pas au sabot de croître au cours de la vie d’un cheval), mais par l’intermédiaire d’un système stratifié, la lamina. Ce sont des millions de structures minuscules qui s’entremêlent pour former un tissu qui fait l’interface entre la corne du sabot et l’os.

La fourbure c’est quoi ? La fourbure est l’inflammation de la lamina. Comme dans toute inflammation il y a un gonflement des tissus, dans ce cas dans la lamina. Ce gonflement a un effet négatif sur la façon dont la lamina peut s’interconnecter entre l’os de la 3ème phalange et le sabot, et peut donc modifier la répartition du poids du cheval sur l’os de la 3ème phalange et le sabot au contact du sol.

Comment reconnaitre la fourbure chez mon cheval ?

Votre cheval va se pencher en arrière et pourrait même se coucher à cause de la douleur.

 Chez un cheval normal, la majorité du poids est portée par les membres antérieurs, lors de fourbure ceux-ci sont généralement les plus douloureux. Se pencher en arrière permet donc à votre cheval de soulager ses membres antérieurs en mettant plus de poids sur les membres postérieurs. La fourbure peut aussi s’exprimer de façon chronique par une pousse inconstante de la corne qui se caractérise par des bosses sur le sabot. On dit que le pied est cerclé.  

Comment traiter la fourbure ?

Le traitement comprend le soulagement de la douleur et le soutien du pied avec de la maréchalerie.

L’utilisation d’anti-inflammatoires permet de soulager le cheval pour éviter qu’il ne reste couché sans boire ni s’alimenter. L’intervention sur les pieds permet de modifier l’angle avec lequel votre cheval pose son pied, mais aussi apporter du confort lorsque le cheval appuie sur le pied et ainsi soulager la douleur. Il existe aussi des traitements spécifiques en fonction de la cause de la fourbure : diminuer ou modifier l’alimentation, traiter la maladie à l’origine…

Comment prévenir la fourbure ?

Prévenir la surcharge alimentaire :

  • Le stockage du grain doit être prévu de façon à ne pas pouvoir être accessible par un cheval qui s’échappe de son box ou de son paddock.
  • Surveiller le poids des chevaux, l’obésité favorise la formation de la fourbure.
  • Lors de la mise à l’herbe, limiter l’accès à une herbe riche. On peut par exemple délimiter des parcelles.

Identifier et gérer les chevaux à risque

  • Limiter l’alimentation riche en sucre pour les chevaux en surpoids.
  • Faire du dépistage pour la maladie de Cushing et le syndrome métabolique pour les chevaux correspondant aux animaux à risque.

Quelles sont les causes de la fourbure ?

Les cause de la fourbure sont potentiellement nombreuses :

  • Surcharge de poids : c’est le cas après une blessure qui entraine une suppression d’appui sur un membre. Le cheval va surcharger le membre voisin et risque de développer une fourbure. La surcharge peut aussi arriver sur un animal en surpoids.
  • Endotoxémie : ce mot complexe signifie une libération de toxines dans l’organisme. Cela peut faire suite à une infection qui touche l’organisme comme une pneumonie, une colique grave ou bien une diarrhée. Mais cela peut aussi arriver suite à l’ingestion d’aliments riches en sucre comme une herbe jeune et/ou riche au pré, ou chez des chevaux qui s’échappent de leur écurie et se goinfrent de grains.
  • Hormonale : il existe deux maladies hormonales qui peuvent entrainer une fourbure : le syndrome de Cushing et le syndrome métabolique équin. Ces deux maladies ont des répercussions sur l’insuline.

Le rôle de l’insuline dans la fourbure d’origine hormonale ?

La première raison peut sembler évidente : l’ingestion d’aliments riches en sucre. Cela peut arriver de manières différentes : une herbe jeune et riche au pré, ou chez des chevaux qui s’échappent de leur écurie et se goinfrent de grains. Cela entraînera une augmentation du taux de sucre dans le sang, et en réponse à cela le pancréas libère de l’insuline dans la circulation sanguine pour contrôler le niveau de sucre.

Une autre raison peut être la résistance à l’insuline. Il s’agit d’une condition similaire au diabète de type II chez l’homme, où le pancréas libère de l’insuline mais les autres tissus du corps ne répondent pas à cette insuline. Par exemple :  si le cheval A (pas de résistance à l’insuline) et le cheval B (qui a une résistance à l’insuline) broutent côte à côte, alors pour les deux chevaux les niveaux de sucre dans le sang augmenteront en raison des sucres dans l’herbe. Chez les deux chevaux, le pancréas libère alors de l’insuline. Chez le cheval A, les autres tissus répondent à l’insuline et enlèvent le sucre/glucose de la circulation sanguine, abaissant ainsi le taux de glycémie. Chez le cheval B cependant, les autres tissus ne répondent pas à l’insuline, la glycémie reste élevée, et le pancréas est continûment stimulé pour libérer de plus en plus d’insuline.

Ainsi, que ce soit l’alimentation riche chez un cheval normal, ou un repas « normal » chez un cheval avec une résistance à l’insuline, ceci amène à des niveaux d’insuline plus élevés, ce qui peut entrainer une fourbure. Un cheval résistant à l’insuline avec en plus une alimentation riche en sucre aura presque certainement une fourbure aiguë et sévère.

Quels chevaux ont une résistance à l’insuline ? Certains chevaux plus âgés peuvent développer une certaine résistance à l’insuline, sans d’autres troubles endocriniens. En dehors de cela, la plupart des résistances à l’insuline sont causées par le syndrome de Cushing et par le syndrome métabolique équin. Le syndrome de Cushing est assez fréquent chez les chevaux de plus de 15 ans. Les symptômes décrits sont spécifiques mais tous les chevaux n’expriment pas ces signes : fonte musculaire au niveau du dos, ventre pendant, difficultés à perdre ses poils. Donc chez n’importe quel cheval âgé atteint d’une fourbure, il sera recommandé de faire des tests pour cette maladie, de sorte que votre cheval puisse être sous traitement médical, et réduire le risque de fourbure dans le futur.

Le syndrome métabolique touche les chevaux de tous les âges. Dans cette maladie, la graisse du cheval contribue à la résistance à l’insuline et donc à la fourbure. Dans la plupart des cas, en particulier chez les poneys, la graisse excessive peut être visible à l’œil nu comme des « coussinets de graisse » surtout sur les épaules, les flancs ainsi que le chignon (sous la crinière). A savoir qu’un cheval peut souffrir à la fois du syndrome de Cushing et du syndrome métabolique.

Votre vétérinaire peut faire des examens pour diagnostiquer le syndrome de Cushing, le syndrome métabolique et la résistance à l’insuline. Il existe un traitement médical pour les chevaux atteints du syndrome de Cushing. Pour le syndrome métabolique équin, il n’existe pas de médicament, le traitement passe par une régulation de son apport calorique global pour l’aider à perdre du poids. Si le cheval n’est pas fourbu, l’exercice est recommandé à la fois pour la perte de poids, mais aussi pour l’aider à redevenir sensible à l’insuline.

Une partie importante du traitement chez le cheval fourbu passe par l’alimentation. Il faut limiter de façon générale l’accès au pâturage, en le remplacement avec du foin trempé pour diminuer le taux de sucre. Votre vétérinaire peut vous conseiller sur le meilleur régime alimentaire pour votre cheval. Attention toutefois à ne pas créer des carences en vitamines et minéraux. Une complémentation avec des minéraux et vitamines peut éviter ce type de désagrément sans augmenter la quantité de sucre apportée.

Enfin, une fois que la fourbure aiguë est guérie, attention à la nouvelle qualité de corne pendant sa repousse. Une corne de mauvaise qualité peut être douloureuse chez le cheval et peut empirer les symptômes de la fourbure. La qualité de la pousse des sabots peut être soutenue en apportant un complément à base de biotine, une protéine importante pour la synthèse de la corne du sabot.

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