Vous avez sans doute déjà entendu parler des suros, cette affection qui appartient à la catégorie des « tares dures ». Dans cet article, nous allons vous faire le point sur les suros et sur leur prise en charge.

Qu’est-ce qu’un suros ?

Lorsqu’on parle de suros, on désigne généralement une bosse dure qui se forme sur le côté du canon (antérieur ou postérieur). Pour être plus exact sur ce qu’est un suros, il est important de faire un petit point anatomique.

La région généralement appelée canon est composée de différents éléments :

  • L’os métacarpien (antérieur) ou métatarsien (postérieur) principal.
  • Les os métacarpiens/métatarsiens rudimentaires situés de chaque côté du principal qui assurent son soutien et permettent de le renforcer.
  • Les tendons fléchisseurs du boulet (superficiel et profonds).
  • Le ligament suspenseur du boulet, en lien direct avec les os rudimentaires.

Le suros en lui-même est généralement causé par une inflammation de la couche externe (périoste) d’un os long. Cette inflammation va entrainer la formation d’un cal osseux (remodelage osseux), le suros.
Le plus souvent, le suros va se situer en face interne plutôt sur les antérieurs, mais il arrive que le suros se retrouve en face externe et/ou sur un membre postérieur.
Les suros sont le plus souvent rencontrés sur l’os du canon mais on peut aussi en rencontrer sur n’importe quel os du corps même s’ils sont moins fréquents. On peut ainsi en retrouver au niveau de la face interne ou externe du paturon, au niveau du radius, du tibia et aussi au niveau de la tête sur les os du crâne. 

Les causes du suros

L’origine de l’inflammation causant le suros peut être différente en fonction des situations. Nous vous rappelons que les suros sont considérés comme des « tares dures ». Voici les principales causes du suros :

Suros lié à un traumatisme
C’est l’une des causes les plus fréquentes observée chez le cheval. On peut considérer deux types de traumatismes :

  • Le cheval se « tape » lui-même avec le membre opposé ; c’est donc dans ce cas plutôt la face interne qui est touchée.
  • Le cheval prend un coup d’un autre cheval ; ici la face externe peut aussi être touchée.

Indépendamment du « côté » touché, dans le cas d’un traumatisme, le suros peut être sur l’os principal ou l’un des os rudimentaires.
A noter que dans ce type de cas, l’un des os rudimentaires peut être fracturé suite au choc. Dans ce cas, le suros peut être encore plus important si la fracture n’est pas bien prise en charge.

Suros lié à une lésion du ligament suspenseur du boulet
Ce type de suros survient lorsque la lésion du ligament suspenseur a lieu entre le métacarpien principal et rudimentaire et entraine une calcification.
Ce type de suros peut être une conséquence d’un défaut d’aplomb (non pris en charge) ou d’une sursollicitations du ligament. A noter que le suspenseur à tendance à se calcifier naturellement quand le cheval prend de l’âge.

Suros de croissance
Chez les jeunes chevaux en croissance, leur squelette subit de nombreuses transformations. Lors des périodes de croissance, il arrive de voir apparaître des suros. A noté qu’ils peuvent être considérés comme des adaptations temporaires du squelette et que ces suros peuvent disparaître à l’âge adulte quand la croissance sera terminée. Dans tous les cas, il reste important de faire un suivi vétérinaire en cas d’apparition précoce.

Les symptômes du suros

Il est assez difficile de donner des symptômes précis pour les suros puisque les sensibilités sont aussi liées à la localisation du suros mais également de la sensibilité du cheval. Il est important de noter que les suros ne causent pas toujours de boiteries chez le cheval et lorsqu’il y a une boiterie, celle-ci peut être d’intensité différente également.

Il est aussi important de noter, que lorsqu’on parle des suros on peut distinguer deux phases dont les symptômes seront différents :

Phase aiguë

C’est la période où l’inflammation est la plus importante. Il est donc commun de trouver les symptômes « classiques » d’une zone inflammatoire : douleur, chaleur, rougeur, gonflement. 
Lors de cette phase, la boiterie est plus ou moins marquée et est liée à l’inflammation directement. Le suros sera aussi douloureux à la palpation lorsqu’on exercera une pression dessus. La zone peut aussi être gonflée autour du suros.   

Phase chronique

Une fois l’inflammation terminée et le suros « bien » installé, il n’y aura plus de boiteries liées à un processus inflammatoire. On dit que le suros est « calé ».
Dans le cas où le cheval présente encore une boiterie, qu’elle soit permanente ou épisodique, il faudra trouver la cause de cette boiterie et la prendre en charge. Dans ce cas, on parle de boiterie secondaire, car elle n’est pas liée au suros directement mais à ses conséquences.
Par exemple, si le suros se trouve à proximité du suspenseur du boulet et qu’il frotte dessus, cela peut entrainer des lésions de ce ligament (desmite) qui est une cause de boiterie. Cette boiterie sera liée au travail du cheval car celui-ci augmente les frottements, dès que le cheval sera mis au repos, la boiterie sera moins importante.
Même s’il est difficile de donner une règle absolue, généralement plus le suros est situé bas (proche du boulet) et vers l’arrière (proche du tendon), plus le risque de boiterie secondaire est important. En plus de cela, pour deux suros localisés au même endroit, plus le suros est gros et plus le risque de boiterie augmente.

Diagnostic du suros

Si vous pensez que votre cheval présente un suros, prenez contact avec votre vétérinaire. Il posera généralement un diagnostic grâce à une radiographie. Elle va permettre à votre vétérinaire « d’objectiver » votre suros.

En effet, il arrive que votre cheval ne présente pas de grosse déformation externe visible à l’œil nu mais que la déformation de l’os en interne soit importante.
A l’inverse, une déformation très importante vu de l’extérieur n’implique pas toujours un très gros suros. C’est le cas des stades assez précoces du suros.

Le traitement des suros

Une fois le diagnostic posé, votre vétérinaire va pouvoir vous conseiller sur la meilleure prise en charge du suros chez votre cheval. Plus le suros va être pris en charge tôt, plus il y aura de chance qu’il ne grossisse trop. Le traitement que votre vétérinaire va vous proposer aura généralement comme but premier de limiter au maximum la prolifération osseuse et donc un éventuel frottement sur le ligament suspenseur.

De façon générale, le traitement du suros passe par l’administration d’anti-inflammatoires par voie générale et/ou locale et par une période de repos. Ainsi par voie générale il s’agira d’anti-inflammatoire non stéroïdien et par voie locale le plus souvent il s’agit d’un gel à base de corticoïdes. 
Si les anti-inflammatoires ne sont pas suffisants, votre vétérinaire peut vous proposer d’autres traitements ou prise en charge :

  • La cryothérapie ; les résultats sont assez bons même si ce traitement permet de « stabiliser » le suros mais pas de le faire diminuer. A noter que cette technique peut laisser une « marque » sur la zone traitée car le poil risque de repousser blanc.
  • La maréchalerie/parage ; si le suros est lié à un problème d’aplomb, l’intervention du maréchal ou du pareur est essentiel. Généralement, ils vont chercher à soulager la paroi du cheval et orienter l’appui du cheval en externe permettant de limiter le développement du suros.
  • La chirurgie ; il s’agit souvent d’un dernier recours choisi par le vétérinaire car les récidives restent importantes. La technique consiste à enlever l’os en excès, mais ce dernier lors de sa cicatrisation peut réagir en recréant un suros. Généralement, le choix de la chirurgie est fait quand il y a une forte gène au niveau du suspenseur.

Prévention du suros

Il existe différentes solutions permettant d’éviter l’apparition des suros. Voici les principales :

 

  • Alimentation adaptée chez le cheval en croissance

Pour que la croissance de votre jeune cheval se passe au mieux et que son squelette se développe le mieux possible, il est essentiel que sa ration soit bien équilibrée. Une attention particulière sur les minéraux, oligo-éléments et vitamines et surtout le ratio phospho-calcique qui est essentiel au métabolisme osseux.
En plus d’un apport adapté de minéraux, pensez à limiter l’apport d’amidon par repas car ce dernier peut être source de pathologies comme l’ostéochondrose.

  • Surveillance du poids

Une surveillance du poids du cheval tout au long de sa vie est essentielle. Des chevaux en surpoids vont « surcharger » leurs membres et cela peut être à l’origine de suros mais implique également une sur-sollicitation des articulations du cheval pouvant conduire à de l’arthrose.

  • Surveiller les aplombs

Un suivi régulier du maréchal ou du pareur est essentiel pour assurer que les aplombs de votre cheval sont corrects.
Chez des chevaux avec de mauvais aplombs, la collaboration entre le vétérinaire et le maréchal/pareur permet de limiter au maximum les risques de suros.

  • Limiter l’exercice des jeunes chevaux

Des efforts physiques conduits chez des jeunes chevaux en croissance peuvent avoir des conséquences sur son squelette. C’est pour cela que les chevaux de courses présentent plus de suros que des chevaux ayant été travaillés progressivement, leur squelette ayant été sollicité alors qu’il n’était pas aussi solide que ceux d’un cheval plus âgé.

  • Protéger les membres

Il existe aujourd’hui sur le marché de nombreux types de protection des membres qui vont permettre de limiter les traumatismes et donc réduire le risque de suros. En fonction des chevaux et des disciplines, vous pouvez adapter le type de protection et la fréquence d’utilisation.
Les suros sont donc une affection assez commune chez le cheval. Bien pris en charge, ils ne compromettent pas nécessairement la carrière du votre cheval. Dans le cas où vous soupçonnez un début de suros chez votre cheval, prenez contact avec votre vétérinaire, car la prise en charge précoce offre un diagnostic plus favorable.
Si vous avez des questions sur le suros, n’hésitez pas à nous envoyer un message sur nos réseaux sociaux.

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