Les anti-inflammatoires sont un traitement fréquemment utilisé par les vétérinaires pour différentes pathologies chez le cheval. Ils permettent de soulager le cheval dans des situations de douleurs ou d’inflammation. Nous vous proposons d’en savoir plus sur le fonctionnement de ces médicaments, sur la différence entre les différents anti-inflammatoires ainsi que sur les maladies où ils sont utiles.

Qu’est-ce que les anti-inflammatoires chez le cheval ?

Les anti-inflammatoires sont une famille de molécules qui agissent sur l’inflammation.

On retrouve deux grandes familles d’anti-inflammatoires : les anti-inflammatoires stéroïdiens et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Dans la famille des anti-inflammatoires stéroïdiens on retrouve les corticoïdes, comme la prednisolone ou la dexaméthasone. Ils ont un mode de fonctionnement légèrement différent des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont une grande famille de molécule dans laquelle on retrouve différentes sous familles : les Cox non préférentiels (la flunixine et la phénylbutazone), les Cox 2 préférentiels (le meloxicam) et les Cox 2 sélectifs (le firocoxib). L’appellation des différentes sous familles vient de leur spécificité d’action sur les éléments producteurs de l’inflammation.

Comment marchent les anti-inflammatoires chez le cheval ?

Les anti-inflammatoires agissent sur la cascade inflammatoire. Ils vont empêcher la production de molécules appelées médiateurs inflammatoires par le corps.

Comme expliqué dans l’article sur l’inflammation, les médiateurs inflammatoires sont responsables de la propagation de l’inflammation, du gonflement mais aussi de la douleur. C’est pour cette raison que les anti-inflammatoires vont avoir une action sur l’inflammation mais aussi sur la douleur. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont les anti-inflammatoires les plus fréquemment utilisés chez les chevaux. Ils agissent sur 2 enzymes qui sont responsables de la production de médiateurs inflammatoires : les enzymes cyclooxygénases 1 et 2. L’action sur l’enzyme cyclooxygénase 2 (Cox-2) est principalement responsable de la production de médiateurs inflammatoires qui vont entrainer la douleur. L’enzyme cyclooxygénase 1 (Cox-1) est principalement responsable de la production de médiateurs physiologiques responsables de la protection de certains organes. Les Cox-1 préférentiels (la flunixine et la phénylbutazone) agissent autant sur les deux enzymes (Cox-1 et Cox-2), les Cox-2 préférentiels (le meloxicam) agissent légèrement plus sur l’enzyme Cox-2, et les Cox-2 sélectifs (le firocoxib) agissent majoritairement sur l’enzyme Cox-2. Le but est donc de limiter l’action de l’enzyme Cox-2 pour qu’elle ne puisse pas produire de médiateurs inflammatoires à l’origine de la douleur et de l’inflammation.

Les corticoïdes sont utilisés dans des situations plus spécifiques. Ils agissent sur une autre enzyme responsable de la production de médiateurs inflammatoires : la phospholipase. Les corticoïdes ont un rôle pour limiter l’inflammation mais aussi les réactions allergiques que le corps peut avoir.

Pourquoi et comment utiliser des anti-inflammatoires chez le cheval ?

Les anti-inflammatoires sont prescrits par un vétérinaire lorsqu’il souhaite contrôler l’inflammation ou la douleur présente chez un cheval.

Les anti-inflammatoires peuvent s’administrer sous différentes formes : par voie locale sous forme d’une application ou d’une injection locale, par voie générale sous forme d’un traitement à faire avaler ou sous forme d’injection. La voie d’administration locale permet de traiter uniquement une zone précise. Dans le cadre de traitement topique comme les crèmes ou gels, la substance active va pénétrer sous la peau pour agir localement sur la zone douloureuse. Généralement les anti-inflammatoires utilisés en crème sont des corticoïdes.  Le vétérinaire peut aussi administrer un anti-inflammatoire par une injection locale. Le produit agira principalement sur la zone touchée.  C’est le cas lors de l’infiltration d’une articulation lors de laquelle le vétérinaire peut administrer un corticoïde qui va venir soulager la douleur articulaire chez le cheval. Le produit agira uniquement dans l’articulation.


L’administration d’anti-inflammatoires par voie générale (orale ou injection) permet de traiter l’ensemble du corps et de traiter les zones que l’on ne peut pas atteindre par un traitement local. La voie injectable et la voie orale aboutissent à la présence de la molécule dans la circulation sanguine du cheval. La substance active va ensuite se rendre dans les zones qui nécessitent son action. La voie injectable peut se faire en intra veineuse, le produit est directement administré dans la circulation sanguine via une veine, ou en intra musculaire, le produit est injecté dans un muscle puis va se répandre dans le sang. Le traitement par voie orale peut se faire avec différents types de produits : de la poudre à mélanger avec de l’alimentation, du liquide à faire avaler, de la pâte à administrer avec une seringue dans la bouche ou bien un comprimé à donner avec une friandise dans la paume de la main.

Quelles maladies peuvent être traitées avec les anti-inflammatoires chez le cheval ?

Les anti-inflammatoires peuvent être utilisés sur un grand nombre de problématiques chez le cheval.

La nature de l’anti-inflammatoire utilisé – corticoïde ou non stéroïdien – dépend de la pathologie rencontrée.
Les corticoïdes sont le plus souvent utilisés sur des problèmes allergiques ou des gonflements importants. L’une des utilisations les plus fréquentes des corticoïdes se fait sur les pathologies respiratoires comme l’asthme équin (emphysème), qui a pour origine une allergie respiratoire liée à des microparticules dans l’environnement comme la poussière, le pollen ou les moisissures.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être utilisés dans le cadre du traitement d’un large nombre de pathologies lorsque l’inflammation, la douleur ou la fièvre doivent être maitrisées. La liste des utilisations peut être longue, voici quelques exemples regroupés par type :

  • Douleurs orthopédiques qui se traduisent souvent par une boiterie : arthrose, tendinite, fracture, desmite, entorse, fourbure, syndrome naviculaire
  • Douleurs sur les tissus mous :
    • Yeux : œil fermé ou difficulté à ouvrir l’œil pouvant être liée à un ulcère cornéen, une uvéite…
    • Digestifs : signes d’inconfort abdominal lié à une colique
    • Reproduction : inflammation du placenta lors de la gestation chez la jument poulinière
  • Fièvre :
    • Infection bactérienne : gourme, rhodococcose du poulain, maladie de Lyme, leptospirose, bronchopneumonie, infection pulmonaire, abcès…
    • Infection parasitaire : piroplasmose

Quelles sont les risques d’utilisation des anti-inflammatoires ?

Les anti-inflammatoires vont avoir principalement un effet positif sur le corps mais ils peuvent aussi mener à l’apparition d’effets indésirables pouvant concerner plusieurs organes. C’est pour cette raison que leur utilisation doit être raisonnée et qu’il est nécessaire de respecter les doses prescrites par le vétérinaire.

Certains organes produisent une inflammation naturelle qui joue un rôle physiologique. Cette inflammation « utile » permet de protéger les organes et d’éviter les autoagressions du corps. C’est le cas, par exemple, au niveau de l’estomac ou en cas de sur acidité, des médiateurs inflammatoires physiologiques vont diminuer la production d’acide et ainsi limiter la formation d’ulcères gastriques. L’enzyme responsable de la production de ces médiateurs physiologiques est l’enzyme Cox-1. Il faut différencier ces médiateurs, des médiateurs inflammatoires qui sont produits par l’enzyme Cox-2 lors d’un traumatisme ou d’un choc et qui sont responsables de l’inflammation et de la douleur.

Les anti-inflammatoires n’ont pas une action identique sur les enzymes Cox-1 responsables de la production de médiateurs physiologiques. Certains anti-inflammatoires vont avoir une action quasi identique sur les enzymes Cox-1 et Cox-2, il s’agit des anti-inflammatoires Cox-1 préférentiels. D’autres anti-inflammatoires vont concentrer leur action sur les enzymes Cox-2 et auront une action très faible sur les enzymes Cox-1, il s’agit des anti-inflammatoires Cox-2 spécifiques.

Les effets indésirables qui peuvent potentiellement apparaître lors de l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens comprennent entre autres des douleurs digestives en lien avec la formation d’ulcères gastriques ou d’inflammation de la muqueuse digestive en particulier au niveau du colon (colite). On peut aussi voir apparaitre des diarrhées. Enfin certains chevaux peuvent présenter des troubles rénaux qui peuvent même conduire jusqu’à l’insuffisance rénale. Le fait qu’un cheval arrête de manger après avoir reçu des anti-inflammatoires pendant quelques jours est un premier signe d’inconfort lié aux médicaments de type anti-inflammatoire.  

La nature et la fréquence d’apparition de ces effets indésirables dépend de l’anti-inflammatoire.

Certains chevaux peuvent présenter des sensibilités particulières. Par exemple, un cheval qui a des ulcères gastriques ou qui a une sensibilité digestive aura plus de risque de présenter des signes d’inconfort digestif à la suite d’un traitement avec un anti-inflammatoire, dépendant de la molécule.

L’utilisation des anti-inflammatoires se fait dans le cadre d’une consultation médicale par un vétérinaire. Votre vétérinaire pourra vous conseiller pour le choix de l’anti-inflammatoire le plus adapté à votre cheval.

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