Par Audevard, le 27 janvier 2021

Que vous soyez propriétaire ou non, vous avez probablement déjà entendu parler des coliques. Cela s’explique sans doute par le fait qu’il s’agit de la première cause de mortalité chez le cheval mais également de l’urgence la plus fréquente pour les vétérinaires. Nous vous proposons donc de faire un point sur les coliques pour mieux les comprendre, mieux les anticiper et bien réagir si votre cheval en faisait une.

Qu’est-ce que les coliques ?

La colique en elle-même n’est pas une maladie. Il s’agit en réalité d’un syndrome, c’est-à-dire un regroupement de différents symptômes. On parle de colique pour les douleurs abdominales du cheval. Ces douleurs ont pour la plupart du temps une origine digestive. Les origines non digestives sont beaucoup plus rares et ne seront pas abordées dans cet article (torsion de l’utérus, calculs vésicaux…).

Que se passe t’il réellement dans les intestins de votre cheval ?

Les coliques peuvent être liées à de nombreux dysfonctionnements de l’intestin grêle ou du gros intestin, nous allons aborder les principaux :

  • Le bouchon : il peut avoir lieu au niveau de l’intestin grêle et du gros intestin. Lorsque tout va bien, le contenu digestif est relativement liquide au niveau des intestins. Il arrive cependant que ce contenu soit moins liquide et qu’il ne puisse ainsi plus avancer. Dans ce cas le transit va alors s’arrêter et on va avoir une accumulation de matière entrainant alors un bouchon. Le bouchon formé va entrainer une distension du tube digestif et donc de la douleur. Si le cheval continue à s’alimenter malgré le bouchon, celui va augmenter de taille dû à l’arrivée de nouveaux aliments qui s’accumulent sur le bouchon initial. Plus le bouchon est gros plus il va entrainer de la douleur pour le cheval et sera difficile à faire passer.
  • Le déplacement : l’intestin est libre dans l’abdomen. Normalement, il ne se déplace pas énormément, mais il peut se déplacer lors de surcharge ou gaz qui vont le déformer. Un peu comme un tuyau d’arrosage sous pression. Dans ce cas-là, l’intestin peut se coincer à une place anormale qui va augmenter son dysfonctionnement. Le déplacement peut se remettre en place seul comme peut nécessiter une intervention chirurgicale.
  • La torsion : dans ce cas l’intestin vrille complètement sur lui-même. Si on reprend l’image du tuyau d’arrosage cela va entrainer un gonflement en amont car les aliments ne peuvent plus passer. En plus de cela cette torsion entraine un effet garrot et coupe l’irrigation sanguine de la partie tordue sur elle-même. Ce qui peut conduire à la nécrose ce morceau d’intestin. Il s’agit d’une urgence absolue qui nécessite une chirurgie rapide.

 

Comment reconnaitre les symptômes d’une colique ?

En fonction de votre cheval mais aussi de sa tolérance à la douleur, les symptômes vont être différents. Ils sont généralement regroupés par stade qui vous permettent d’avoir une idée de la gravité de la colique de votre cheval :

  • Stade 1 : Pas de douleur
  • Stade 2 : Douleur légère
    • Baisse de l’appétit
    • Gratte le sol
    • Se couche
    • Se roule
    • Regarde ses flancs
  • Stade 3 : Douleur modérée
    • Cheval agité
    • Se tape le ventre avec les postérieurs
    • Reste couché et se roule
  • Stade 4 : Douleur sévère
    • Transpire abondamment
    • Respire fortement
    • Se jette au sol pour se rouler
  • Stade 5 : Dépression sévère
    • Le cheval ne bouge plus tellement la douleur est importante

 

Que faire si on soupçonne une colique ?

Si votre cheval présente des symptômes de colique, par précaution nous vous conseillons de prendre contact rapidement avec votre vétérinaire qui jugera de l’urgence de la situation et vous donnera la bonne marche à suivre.

Cependant, il existe des grandes règles si vous suspectez votre cheval de faire une colique :

  • Retirez tout accès à la nourriture, ou utilisez un panier si vous ne pouvez pas faire autrement. Cela va permettre d’éviter de « rajouter » des aliments au bouchon déjà existant.
  • Faites marcher votre cheval. Il est important de mettre votre cheval en mouvement, s’il le peut bien sûr, à la fois pour essayer d’activer la circulation dans l’intestin, cela peut éventuellement aider à faire passer le bouchon, mais ça permet également d’occuper votre cheval et d’éviter qu’il se roule par exemple.
  • Si au bout de 30 minutes, votre cheval présente toujours des signes de douleur, n’hésitez pas à appeler votre vétérinaire

Nous attirons cependant votre attention sur certaines fausses idées qui peuvent circuler sur les coliques :

  • Les coliques peuvent être évolutives et ce rapidement. Si votre cheval présente des signes de coliques, n’attendez pas le lendemain pour prendre contact avec votre vétérinaire. Si votre cheval semble souffrir, le mieux est d’appeler directement le vétérinaire. Si votre cheval présente peu de signes de douleurs comme uniquement un appétit diminué ou s’il gratte un peu le sol, attendre 30 minutes pour voir si la douleur passe avant d’appeler votre vétérinaire.
  • Ne mettez pas votre cheval dans un paddock ou dans le manège en liberté. Il risquerait de s’y rouler et/ou de rester coucher ce qui pourrait aggraver la situation au niveau intestinal.
  • Ne donnez pas d’huile à votre cheval, pour aider à passer. Votre vétérinaire peut pratiquer cet acte car il en a les compétences. Mal donnée, l’huile peut se retrouver dans les poumons en entrainer des conséquences désastreuses.

 

Quel traitement pour les coliques ?

Si la douleur ne passe pas alors l’intervention de votre vétérinaire est nécessaire. 

A son arrivée, il commencera d’abord par faire un examen clinique de votre cheval. Il va regarder le comportement global de votre cheval puis examiner les muqueuses pour vérifier l’état d’hydratation. Il prendra la fréquence cardiaque pour évaluer le niveau de douleur. Il peut aussi ausculter l’abdomen pour entendre les bruits du transit digestif et voir si il est normal, ralenti, absent ou bien même accéléré.

Ensuite il pourra réaliser deux actes spécifiques dans le cas de colique :

  • Une palpation transrectale : votre vétérinaire va introduire sa main dans le rectum pour localiser les anomalies au niveau du tube digestif : bouchon, déplacement, torsion. Votre vétérinaire ne peut pas sentir l’ensemble du tube digestif car l’abdomen du cheval est trop long. Il sent principalement le colon et éventuellement un peu l’intestin grêle.
  • Un sondage naso-gastrique quand il est possible peut permettre à votre vétérinaire d’utiliser un tube introduit par le nez pour aller dans l’estomac. Cet examen permet d’évaluer le contenu de l’estomac et de vérifier qu’un bouchon dans l’intestin n’entraine pas un débordement dans l’estomac. Ce débordement par trop plein est appelé : reflux.

Il pourra utiliser cette sonde introduite dans l’estomac pour commencer le traitement en fonction de son examen en administrant de l’eau et de l’huile de paraffine par exemple. L’administration d’huile n’est pas forcément systématique et dépend du type de colique.

Pour soulager votre cheval, votre vétérinaire pourra utiliser des anti-inflammatoires. Ils vont permettre à votre cheval de se relâcher et ainsi au bouchon d’avancer sans douleurs.

La déshydratation étant une conséquence des coliques, il peut arriver que votre vétérinaire perfuse votre cheval. La perfusion permet de réhydrater votre cheval mais aussi de réhydrater le tube digestif si ce dernier présente un bouchon avec un contenu très sec.

En cas de doute il peut également en arriver à faire des examens sanguins pour déterminer l’urgence de la situation et la nécessité d’une opération. Dans le cas où celle-ci s’avère nécessaire, il faudra que votre cheval soit conduit en clinique.

 

Mon cheval a fait un épisode de colique. Et maintenant ? il y a-t-il un risque que cela revienne ?

Il est difficile de répondre avec exactitude à cette réponse. Comme pour nous, les chevaux ont des sensibilités différentes et certains facteurs de risque sont indépendant de vos actions

Il existe cependant des « bonnes pratiques » pour essayer de limiter le risque de colique pour votre cheval.

Si on regarde le volet plutôt alimentaire, il va être essentiel que votre cheval ait à sa disposition du fourrage en grande quantité et de bonne qualité. En effet le foin et/ou l’herbe vont être à l’origine de la bonne santé digestive de votre cheval. En plus d’éviter des problèmes comme les ulcères, ils vont servir au maintien de la bonne santé intestinale de la flore. Attention également à l’ingestion de paille qui n’est pas un fourrage adapté à l’alimentation de votre cheval puisqu’il la digère mal et donc peut être à l’origine de formation de bouchons.

L’apport de concentré (granulé) est aussi à prendre en compte. En cas d’apport trop important, vous pouvez entrainer une acidification massive du tube digestif entrainant une dégradation de la flore digestive. Cela peut conduire à une mauvaise dégradation des aliments et donc un risque accru de bouchon dans l’intestin.

L’eau est aussi un facteur essentiel. En particulier lors des changements de température, certains chevaux ont tendance à moins s’hydrater, ce qui facilite la formation de bouchons.

Vous le savez probablement mais les chevaux sont des animaux sensibles et notamment au stress. Le stress est un facteur de risque pour les coliques. En cas de changement brutaux dans le quotidien de votre cheval (transport, changement d’écurie, concours), pensez à bien le surveillez. Ces situations peuvent entrainer un dérèglement de la flore, pour l’aider n’hésitez pas à utiliser des pro-prébiotiqies comme le Bo Yea Sacc Ultra qui permettent de soutenir cette flore.

Suivez les recommandations de votre vétérinaire pour la gestion du parasitisme de votre cheval. Une infestation de vers peut conduire à des coliques.

 

 Malheureusement il n’existe pas de solution miracle pour prévenir les coliques. Une alimentation adaptée permet déjà d’éviter bien des problèmes. Malgré tout restez attentif au comportement de votre cheval et au moindre de signe de mal être, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire qui pourra vous proposer la meilleure solution possible pour votre cheval.

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