Par Audevard, le 15 avril 2021

L’arrivée du printemps correspond au retour des beaux jours mais également à la pousse de l’herbe. Pendant l’hiver, que votre cheval soit au box ou au pré, son alimentation est souvent principalement à base de foin. Le passage du foin à l’herbe ou l’arrivée d’une herbe plus riche est une transition importante. Quelques ajustements peuvent être nécessaires pour que la mise à l’herbe de votre cheval se déroule le mieux possible et qu’il profite pleinement de son temps dehors.

Transition alimentaire et mise à l’herbe

Le retour des beaux jours donnerait envie de mettre son cheval toute la journée dehors. Pourtant il est important de faire ça progressivement, avec un minimum de deux semaines.

La transition alimentaire au moment de la mise à l’herbe est liée au fait que votre cheval est sensible aux changements brutaux d’alimentation. En effet, il a besoin de temps pour que sa flore intestinale s’adapte à une nouvelle forme d’alimentation. Lors de la mise à l’herbe par exemple, votre cheval va passer d’une à base de fourrage sec (foin, enrubanné) qui sont très riche en cellulose à une alimentation avec de l’herbe plus pauvre en cellulose brute et surtout plus riche en sucres.

En laissant le temps à la flore intestinale de votre cheval de s’adapter à une nouvelle ration, vous pouvez éviter des problématiques comme les coliques ou encore de la fourbure.

Lorsque la transition alimentaire est liée à une mise à l’herbe, pour aider la flore à s’adapter, vous allez devoir augmenter progressivement le temps de pâturage journalier de votre cheval. Bien sur le temps initial passé dehors sera dépendant du mode de vie de votre cheval. S’il vit au pré, la transition sera plus progressive car elle sera faite en même temps que la pousse d’herbe. De même, si même en hiver votre cheval à accès à des paddock avec de l’herbe vous pouvez faire une transition plus rapide.

Nous allons prendre le cas de la transition la plus importante, à savoir un cheval qui n’a pas consommé d’herbe de l’hiver, soit car il ne sortait pas au paddock, soit parce qu’iI sortait dans un paddock sans herbe.

Dans ce cas, nous vous conseillons de commencer par de faibles temps de pâturage au départ. En fonction de la disponibilité en herbe de la pâture/du paddock, vous pouvez commencer par 20-30 minutes les premiers jours. Ensuite, il s’agira d’allonger progressivement la durée passée dehors (généralement en ajoutant 30 minutes à chaque fois). Bien sûr, si votre cheval présente des signes de désordres digestifs tel que des diarrhées ou des douleurs aux ventre, ne continuer pas à augmenter le temps de pâture (raccourcissez le si nécessaire) jusqu’à ce que les symptômes disparaissent.

 

Mise à l’herbe et taux de sucre

On entend beaucoup dire que lors de la mise à l’herbe des chevaux au printemps, il faut faire attention au taux de sucre contenu dans cette herbe et qu’il est essentiel de choisir le bon moment pour faire pâturer son cheval !

Le « sucre » dont il s’agit est principalement le fructane, qui comme l’amidon est un glucide non « structurel » qu’on retrouve dans les plantes. Ce fructane aura différents rôles dans la plante et notamment aider à sa croissance. Les fructanes sont principalement produits lorsque la plante réalise la photosynthèse (et produit ainsi son énergie). Lorsque ces fructanes sont produits, ils vont soit être utilisé directement par la plante (pour croitre par exemple) soit stockés (à plus ou moins long terme) et utilisé quand la plante sera dans de bonnes conditions.

Puisque le taux de fructane est directement lié à la photosynthèse, il va être lié à la météo (surtout à l’ensoleillement) et aux températures extérieures. Ainsi on considère que les taux de fructanes sont les plus importants au printemps et en automne.

Pour comprendre pourquoi les fructanes peuvent poser un problème lors de la mise à l’herbe, imaginez que vous avez un lavabo. Le robinet permet d’apporter des fructanes (via la photosynthèse) et la bonde élimine les fructanes (lors de la croissance). Vous vous intéressez alors à la quantité de fructane présent dans votre lavabo. Voici ce qu’il se passe au cours de l’année :

  • Lorsque le temps est couvert et les températures douces : il y croissance des plantes (la bonde est ouverte) et peu de photosynthèse (robinet fermé), la quantité de fructane baisse.
  • Lorsque le temps est ensoleillé et les températures fraîches : il n’y a pas de croissance des plantes (bonde fermée) mais la photosynthèse fonctionne (robinet ouvert)
  • Lorsque le temps est ensoleillé et les températures douces : la croissance des plantes est maximale (bonde ouverte) et la photosynthèse également (robinet ouvert)
  • En plein été, s’il y a une sécheresse, il ne pourra pas y avoir de croissance de la plante (bonde fermée) cependant la photosynthèse sera importante (robinet ouvert). Si la sècheresse dure trop longtemps, la plante peut mourir. Cependant elle à le temps d’accumuler des fructanes avant cela et dans ce cas même si la bonde et le robinet sont fermé, la quantité de fructane stockée sera importante (alors que d’apparence l’herbe parait toute grillée et donc très pauvre).

Cette analogie permet de montrer qu’en fonction des années, le risque lié aux fructanes ne sera pas toujours le même et qu’il est important de tenir compte des conditions météo. Cela explique pourquoi on a beaucoup de fourbure au printemps car généralement le temps est assez ensoleillé (photosynthèse donc robinet ouvert) mais froid (pas de croissance, bonde fermée).

Un excès de fructane (tout comme un excès d’amidon) chez votre cheval peut conduire à différentes problématiques. Tout d’abord comme il s’agit d’énergie sous forme de sucre, trop de fructane peut entrainer une prise de poids importante de votre cheval. En plus de cela, chez des chevaux atteint de problèmes métaboliques comme le syndrome de cushing ou encore le syndrome métabolique équin, un taux important de fructane, peut entrainer des fourbures. Cette pathologie est souvent assez reconnaissable avec des chevaux qui portent leur poids sur l’arrière-main.

 

Adapter la ration au moment de la mise à l’herbe

Lorsque le cheval va avoir un accès à l’herbe (journalier ou quelques heures dans la journée), il faut considérer l’apport en herbe comme un nouvel aliment dans la ration. Nous avons vu que cette herbe est constituée de sucres, mais également, de protéines, de minéraux, vitamines et oligo-éléments. Il va donc falloir adapter l’apport en foin, concentrés et éventuellement en CMV en fonction de la quantité (et qualité) d’herbe ingérée par votre cheval.

En ce qui concerne les fourrages, il va falloir ajuster l’apport de fourrage sec en fonction du temps passé à l’herbe. Pour des chevaux qui ne sortent pas en continu dehors et qui continuent de recevoir des repas de fourrage sec, nous vous conseillons de le mettre avant la sortie. Cela va permettre aux chevaux de manger avant de sortir et évitera qu’ils ne se « jettent » sur l’herbe au moment de la sortie.

Si votre cheval à besoin d‘un apport en concentré, il va falloir le réfléchir. En effet, si le concentré est relativement riche en amidon cela peut poser des problèmes de digestion pour votre cheval. Nous avons vu précédemment que l’amidon et le fructane sont assez similaires donc si votre cheval lorsqu’il est à l’herbe consomme déjà une quantité assez importante de fructane, il va falloir faire attention à l’amidon apporté. Si vous devez tout de même apporter une ration avec de l’amidon, nous vous conseillons d’éviter un apport juste avant la sortie ou juste au retour du pré pour éviter « d’additionner » les impacts de l’amidon et des fructanes.

Certains chevaux sont « à risque » lors de la mise à l’herbe. Il peut s’agir des chevaux qui souffrent « simplement » d’embonpoint, mais également des chevaux séniors ou encore atteints de certaines pathologies comme le Cushing ou le SME. L’un des plus grands risques pour ces chevaux va généralement être la fourbure et il peut être nécessaire pour leur bonne santé de limiter leur consommation d’herbe. Il existe différentes solutions, qui peuvent êtres combinés, pour permettre à ces chevaux de profiter de l’extérieur, en voici quelques-unes :

  • Faire pâturer les chevaux à risque dans des pâtures plus pauvres (moins d’herbe, herbe à un stade de germination plus avancé donc moins riche en sucre)
  • Réduire la surface de pâturage si la pâture est riche (pratiquer localement et temporairement un peu de surpâturage, soit un plus grand nombre de chevaux sur un espace plus restreint)
  • Utiliser un panier pour limiter l’ingestion d’herbe par les chevaux à risque ; attention à ce que le cheval garde la possibilité de boire comme il le souhaite et ne se blesse pas
  • Favoriser le pâturage nocturne où l’herbe est généralement moins riche en sucres et donc moins « à risque ».

 

Suivi de la santé lors de la mise à l’herbe

Bien souvent quand on parle de la mise à l’herbe des chevaux, on s’intéresse à l’alimentation et la transition comme nous l’avons abordé au début de cet article, mais il reste important de continuer à surveiller « globalement » votre cheval.

Nous en parlons souvent mais les pieds de votre cheval doivent être particulièrement surveillés. Au printemps, que votre cheval ai passé l’hiver au box ou au pré, il va probablement plus se déplacer. Cela parait assez logique pour un cheval qui était au box et qui passe d’un espace assez restreint à un espace bien plus grand. Pour les chevaux vivant au pré, beaucoup vont avoir réduit leurs déplacements en hiver, lié à une alimentation très centrée sur un (ou plusieurs) râtelier à foins. Voilà pourquoi il est important de surveiller le bon état des pieds de votre cheval, en faisant intervenir régulièrement votre maréchal et/ou pareur.

Il est également important de surveiller la locomotion globale de votre cheval. Elle pourra être un bon indicateur de santé. En cas de défauts dans cette locomotion, vous pourrez réagir plus rapidement face à certains problèmes comme des abcès, ou des fourbures par exemple. Si vous avez le moindre doute sur la locomotion de votre cheval, prenez contact avec votre vétérinaire.

Le printemps et la mise à l’herbe vont généralement de pair avec le retour des insectes et des tiques. N’hésitez pas à vérifier que votre cheval est protégé du mieux possible face aux attaques de ces petits nuisibles. L’utilisation d’un répulsif comme le Flymax’n’tick peut lui apporter du confort, vous pouvez aussi utiliser un bonnet à mouche pour protéger les yeux de votre cheval (encore une fois attention aux blessures).

Nous espérons que cet article sur la mise à l’herbe de votre cheval vous a été utile. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à en parler avec votre vétérinaire.

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