La tendinite du cheval

Le tendon est composé de fibres de collagènes qui se lient entre elles pour former des fibres élastiques. La tendinite est une inflammation d'un tendon qui conduit à une atteinte plus ou moins importante des fibres de collagène qui constituent les tendons. En fonction de l’atteinte des fibres, on peut définir différents types de tendinites

• Tendinite débutante : les fibres sont assez peu lésées et le cheval présente une boiterie légère ou pas de boiterie
• Tendinite aiguë : les fibres sont lésées de façon modérée à importante. Le cheval présente souvent une boiterie dont l'intensité est souvent liée au l’importance des lésions des fibres
• Tendinite chronique : il s'agit de la mauvaise cicatrisation d'une tendinite aiguë. Les fibres du tendon ne sont pas aussi atteintes que lors de la forme aiguë mais elles fonctionnent moins bien car elles ont mal cicatrisé, on parle de fibrose dans certains cas. Le cheval ne présente pas une boiterie marquée mais sera gêné dans sa locomotion.

Les tendinites touchent en majorité les chevaux en activité dont les tendons sont plus sollicités. On estime aujourd’hui que 35% des chevaux en activité ont déjà présenté une tendinite. Cette blessure est la 2^e cause d’arrêt de la carrière sportive des chevaux. Cependant, avec une bonne prise en charge et une bonne compréhension de la pathologie, la tendinite peut être guérie.

Parmi les principaux facteurs de risque on trouve :

• Les aplombs du cheval : des chevaux avec des mauvais aplombs (cagneux, panards…) présentent plus de risques de présenter une tendinite en raison d’une sur-sollicitation des tendons.
• La ferrure/le parage : une ferrure ou un parage mal adapté au cheval et à son activité peuvent conduire à des contraintes trop importantes sur les tendons.
• La qualité du sol : le travail du cheval sur des sols trop profonds va sur-solliciter ses tendons. En effet, les pieds vont plus s'enfoncer dans le sol et ainsi entrainer une hyper extension au niveau des boulets ainsi que des tendons fléchisseurs.
• Le poids du cheval : comme pour beaucoup d’affections locomotrices comme l’arthrose le surpoids va entrainer une sollicitation plus importante des tendons.
• L’entrainement du cheval : si le cheval subit un entrainement trop intensif, cela peut conduire à une sur-sollicitation de certains tendons.
• L’âge du cheval : avec l’âge, les tendons du cheval ont tendance à se dégrader les rendant plus fragiles.
• Des protections inadaptées : l’utilisation de bandes mal posées peut conduire à une fragilisation des tendons.

Si la plupart des tendinites sont liées au travail associé à des facteurs aggravants, il arrive que la tendinite soit liée à un accident qui entraine une rupture nette du tendon (accident avec des clôtures de pré par exemple).

Nous l’avons dit précédemment, on parle de tendinite à partir du moment où on a une inflammation au niveau du tendon. Plus de 70% des propriétaires de chevaux ont déjà constaté des signes d’inflammation comme des molettes, de l’engorgement ou de la chaleur au niveau des tendons mais sans boiterie associée. Il s’agit ici des premiers symptômes de la tendinite.

Ces premiers symptômes plutôt « discrets » apparaissent dans les premiers stades de la tendinite chez le cheval, on parle de phase subclinique. C’est la période où le tendon s’inflamme et si rien n’est fait, celui-ci va se dégrader et il y aura alors une atteinte plus importante des fibres. 

Si la tendinite s’aggrave, on va alors parler de phase clinique où le cheval va présenter des symptômes plus marqués et plus importants, liés à la dégradation plus importante de ses tendons.

L’un des symptômes qui pourra être observé est une boiterie du cheval. Elle sera souvent plus importante lorsque le cheval travaille sur des sols profonds (qui sollicitent d’autant plus les tendons). Cependant, en fonction du niveau d’atteinte du tendon, la boiterie peut être plus ou moins marquée.Un autre symptôme est la déformation qui sera localement visible au niveau de la zone du tendon touché.

On peut observer une déformation aussi appelée « banane » qui est la traduction de l’œdème créé par l’inflammation du tendon. Cette zone sera généralement chaude et douloureuse, et il s’agit d’une molette tendineuse. Le cheval pourra également mettre son membre touché en position antalgique, en avant par rapport à l’autre, afin de soulager la douleur.

Pour commencer son diagnostic, le vétérinaire réalisera tout d’abord son examen clinique qui se déroule en 3 temps :

• Un examen d’observation du cheval à l’arrêt ; il observera ses aplombs et cherchera d’éventuelles zones déformées.
• Une palpation du cheval ; cela va lui permettre de sentir si certaines zones sont plus sensibles ou plus chaudes par exemple.
• Un examen du cheval en mouvement ; cela lui permettra de voir la locomotion du cheval sur différents sols et de constater la présence éventuelle d’une boiterie.

Une fois l’examen clinique terminé, votre vétérinaire pourra vous proposer de faire une échographie qui va permettre de voir les tendons et de pouvoir correctement localiser la tendinite et son niveau de gravité afin d’affiner son diagnostic et de vous proposer une prise en charge adaptée.Les tendons les plus souvent touchés chez le cheval sont : le tendon fléchisseur profond du doigt aussi appelé tendon perforant, le tendon fléchisseur superficiel du doigt aussi appelé tendon perforé. On retrouve aussi des atteintes d’un ligament spécifique qui n’est pas anatomiquement un tendon mais qui a un rôle proche le ligament suspenseur du boulet.

Dans le cas des tendinites chez le cheval, la mise au repos du cheval est indispensable car c’est elle qui permet au tendon de se reconstruire. En fonction de votre cheval mais aussi de la gravité de la tendinite, le temps de repos conseillé sera plus où moins important et strict. Pour la durée cela peut aller de quelques jours (dans le cadre d’une « simple » inflammation) à plusieurs mois si les fibres ont été rompues. Certains chevaux seront mis au box ferme dans un premier temps lorsque cela est nécessaire, là ou d’autres pourront être au pré/paddock voire même continuerons à avoir une légère activité.
Si ce temps de repos est souvent essentiel dans le cadre du traitement de la tendinite chez le cheval, il n’est généralement pas suffisant à lui seul. C’est pourquoi, votre vétérinaire vous proposera d’autres traitements adaptés à votre cheval et ses besoins.

Les traitements médicamenteux
Les anti-inflammatoires par voie orale, injectable ou en gel à application externe peuvent permettre de limiter l’inflammation au niveau du tendon du cheval et donc de limiter la douleur.  Même si l’inflammation est utile pour permettre la cicatrisation, elle doit être contrôlée pour ne pas entrainer un effet délétère.
Il existe également de la médecine régénérative qui peut être utilisée en injection dans les tendons. On retrouve ainsi le PRP (Plasma Riche en Plaquette) qui permet de stimuler la synthèse de collagène de type I (le collagène qui compose à 80% les fibres des tendons) ou encore l’utilisation des cellules souches.

La ferrure/le parage
Dans le cadre du traitement des tendinites, le rôle de la ferrure/du parage va être essentiel pour permettre de limiter les sollicitations du tendon atteint.
La prise en charge des pieds du cheval est essentielle au traitement des tendinites. Durant le processus de guérison et au moment de la reprise du travail, il est parfois nécessaire de changer la ferrure ou le parage de votre cheval. Votre maréchal/pareur ainsi que votre vétérinaire pourront vous proposer la solution la plus adaptée à votre cheval.

Les autres soins
Il existe d’autres solutions que vous pouvez utiliser en plus des éléments cités précédemment.
Ces dernières années, les méthodes de rééducation se sont de plus en plus développées. Un suivi par un ostéopathe ou un masseur peut être utile à votre cheval durant toute sa période de convalescence. Les techniques de laser ou d’ondes de choc se sont également répandues, parlez-en avec votre vétérinaire, il propose peut-être l’une de ces techniques.
L’utilisation de compléments alimentaires peut également être intéressant. Des compléments comme Ekyflex Tendon Evo permettent d’apporter les éléments essentiels à la création d’un collagène de bonne qualité par exemple.

Ce protocole se déroulera généralement en 4 temps :

• Marcher le cheval au pas sur un sol dur. Les premières sorties seront courtes et la durée augmentera de façon progressive.
• Alternance de pas et de trot toujours sur un sol ferme avec augmentation progressive de la durée des phases de trot et de la durée totale des sorties
• Reprise progressive du galop sur un sol ferme
• Retour progressif à un travail normal pour le cheval

La durée de chacune de ces phases sera dépendante de votre cheval et votre vétérinaire pourra vous aider et vous conseiller. Si votre vétérinaire vous à donné un protocole strict, nous vous conseillons de le respecter. Même si votre cheval ne boite plus et semble à l’aise, la cicatrisation et la consolidation des fibres du tendon prennent du temps et un retour au travail trop rapide pourrait causer une récidive rapide.
Dans tous les cas, lors de la remise en route de votre cheval et pour éviter les récidives, il sera important d’éviter de travailler votre cheval sur des sols trop profonds.