Comment muscler son cheval ?

Tout cavalier est un jour amené à se poser la question : Comment muscler son cheval ? Derrière cette question se cache bien sur l’idée d’avoir un cheval bien musclé qui soit capable de réaliser les exercices qu’on sera amené à lui demander lors du travail.

Dans la notion de travail, la ou les disciplines que vous souhaitez pratiquer vont être importantes. En effet, vous n’allez pas demander à un cheval de polo d’avoir la même musculature qu’un cheval destiné à l’obstacle. Le travail de musculation sera donc différent pour chaque cas.

Le vrai challenge auquel il faut faire face n’est pas vraiment de savoir comment muscler son cheval mais plutôt de comprendre pourquoi il faut le muscler. C’est pourquoi il est essentiel pour vous de savoir quels muscles votre cheval à besoin de développer pour performer dans sa discipline. Vous aurez alors les clés pour pouvoir travailler « dans le bon sens ».

Comment le cheval se muscle ?

Le plus important afin de permettre à votre cheval de développer sa masse musculaire va être de l’entrainer progressivement. Lors du travail, les muscles vont être sollicités et contractés. Cette contraction va entrainer de toutes petites lésions sur les cellules musculaires. Lorsque celles-ci vont cicatriser (remodelage musculaire), elles vont à la fois grandir mais aussi se multiplier. En plus de cela, l’apport d’oxygène ainsi que l’élimination des déchets toxiques pour le muscle (comme le lactate) vont être améliorés grâce à une meilleure circulation sanguine.

Cependant, dès lors qu’on parle de « cicatrisation » même si elle est légère, il va falloir du temps. C’est pour cela qu’il faut que vous laissiez à votre cheval des temps de repos pendant vos séances de travail mais aussi entre deux séances. De la même façon, vous perdez une grande partie des intérêts si vous ne travaillez pas les chevaux suffisamment régulièrement.

En plus de donner le temps suffisant de « repos » au muscle de votre cheval, il va falloir prendre soin de ses muscles. Cela signifie donc qu’on ne peut pas les solliciter brusquement ou à l’inverse arrêter brusquement la sollicitation sans conséquences.  Voici donc les quelques points à surveiller lors du travail :

  • La détente : Nous avons déjà abordé l’importance de la détente dans notre article sur la locomotion. Il faut donc bien avoir à l’esprit que la détente est là pour préparer le corps de votre cheval à l’effort mais l’aide aussi à se « détendre » pour éviter d’être contracté. En effet, le travail des muscles va passer par une contraction de ceux-ci, mais pour avoir une bonne contraction musculaire il faut un cheval relâché donc pas contracté.
  • Le cœur de la séance : l’idéal durant toute la séance est de rechercher le relâchement de votre cheval quels que soit les exercices. Il est important aussi de faire des pauses au pas entre les exercices pour aider à la récupération et éviter une sur-sollicitations des muscles pouvant conduire à des crampes.
  • La récupération : Adapter la récupération au travail. Ne pas hésiter à mettre votre cheval dans des allures lentes (petit trot), pour permettre un retour au calme et améliorer la récupération de l’organisme.

Vous l’aurez donc compris, pour que le muscle « se muscle », vous allez devoir le solliciter souvent pour qu’il se contracte régulièrement. Certains muscles seront plus difficiles à muscler que d’autres, mais n’oubliez pas que tout mouvement entraine une action des muscles. Ainsi en travaillant uniquement votre cheval aux 3 allures vous commencez déjà à le muscler.

Sélectionner les bons exercices pour muscler son cheval

Comme nous l’avons dit précédemment, vous allez devoir travailler votre cheval en cohérence avec sa discipline. Par exemple apprendre le passage ne sera pas utile pour développer l’endurance de votre cheval d’endurance.

En plus du travail, les différences liées à la génétique, sont très importantes et elles concernent également la constitution de leurs muscles. Vous le savez peut-être mais il existe différents types de fibres musculaires dont les actions sont différentes :

  • Les Fibres de type I : ce sont les fibres principales chez les races de chevaux d’endurance. Ce sont ces fibres qui permettent de faire de longs efforts d’intensité faible. Cela s’explique par leur fonctionnement avec de l’oxygène, du glucose et des lipides. Ces fibres sont assez peut productrices de déchet comme le lactate.
  • Les Fibres de type II : ce sont les fibres pour les chevaux de course. Elles permettent des efforts courts et intenses. Cette fois-ci elles fonctionnent sans oxygène mais produisent beaucoup de lactate.

Vous allez donc chercher à travailler les fibres musculaires les plus adaptées à la discipline de votre cheval. Avant d’aborder différents types d’exercices « classiques » il reste un point à aborder. Même si votre discipline de prédilection est l’obstacle, n’oubliez pas l’importance du travail sur le plat. En effet pour préparer les muscles de votre cheval, mais également ses articulations, à encaisser les contraintes du saut, ils doivent être préparés.  En le préparant correctement, il gagnera en souplesse ce qui lui permettra de garder une locomotion correcte tout en se musclant harmonieusement.
Nous vous proposons maintenant un petit tour d’horizon des exercices « classiques » pour muscler votre cheval. La liste n’est bien sûr pas exhaustive !

Le terrain varié : la meilleure salle de musculation
Le terrain varié, soit l’alternance de montées et descentes présente de nombreux intérêts pour muscler votre cheval. Tout d’abord pour son moral, ces séances se déroulant souvent en extérieur, vous allez pouvoir limiter l’ennui. Ensuite cela va permettre de travailler les muscles de votre cheval en limitant l’impact sur les articulations, car généralement le travail va se faire à faible vitesse.
Si on analyse l’impact des « plans » du terrain varié, les montées vont plutôt agir sur les muscles dit superficiels qui apportent de la force et de la puissance. Elles vont également favoriser une certaine tension dans le dos et une forte poussée au niveau des postérieurs.  A l’inverse, les descentes vont plutôt travailler sur les muscles dit profonds qui ont un impact direct sur l’équilibre de votre cheval ainsi que son impulsion et sa rectitude. Elles participent directement au renforcement de sa sangle abdominale en l’obligeant à se soutenir et à bien engager.

Le reculer
Attention, pour que le reculer soit considéré comme exercice de musculation, votre cheval doit savoir reculer correctement, dans la décontraction et le contrôle.  
L’un des gros avantages du travail du reculer va être sa lenteur d’exécution qui permet un travail important de la coordination. En plus de cela c’est un travail qui fonctionne sur le principe de l’inversion de point fixe.
En termes anatomiques, c’est le muscle ilio-psoas (muscle abdominal qui relie les parties basses des vertèbres lombaires et l’ilium avec le haut du fémur) qui va travailler. Quand votre cheval marche en avant, le point fixe de l’ilio-psoas sont les vertèbres et l’ilium, il tire alors ses postérieurs vers l’avant.  Quand votre cheval recule, c’est l’inverse ! Le point fixe est le fémur, et le muscle va tirer le corps vers l’arrière. Ce mouvement est nettement plus difficile.
Pour mieux comprendre pourquoi l’inversion de point fixe est plus difficile imaginez-vous couché à plat ventre sur votre lit, avec les bras dans le vide et mimez le mouvement des pompes avec vos bras. Dans ce cas votre corps est le point fixe. Ensuite faite de vraies pompes, dans ce cas vos bras sont le point fixe et l’exercice est beaucoup plus difficile. Le reculé fonctionne sur ce principe-là.

Les sauts de puce
Les sauts de puce sont de très bons exercices pour tonifier les abdominaux de votre cheval (principe de flexion-extension rapproché).
Le principe de cet exercice est l’enchainement de petits sauts (au moins deux) très rapprochés. Ainsi, dès que votre cheval réceptionne le premier obstacle, il va directement entamer le franchissement du deuxième. Cela implique que les antérieurs à peine posés vont redécoller avant même que les postérieurs aient réceptionné. Il y a donc une phase d’entre deux plus ou moins longue (en fonction de la vitesse du cheval) où la flexion du dos de votre cheval et sa contraction des abdominaux est très importante.
Il existe bien sur pleins d’autres exercices pour muscler votre cheval, comme marcher dans l’eau, faire des extensions d’encolure. La musculation peut également passer par du travail à pied.

L’alimentation clé d’une bonne musculation ?

Nous avons souvent abordé la nutrition de votre cheval. En effet, chez n’importe quel athlète l’alimentation joue un rôle majeur dans la performance. Avant d’aller plus loin, nous vous rappelons que votre cheval étant un herbivore, quelle que soit sa discipline, il doit recevoir un apport en fourrage (herbe, foin..) suffisant !

Nous l’avons vu, muscler son cheval nécessite de « créer » de nouvelles cellules musculaires et pour cela il faut un élément essentiel : les protéines. Voilà pourquoi il va falloir faire attention à la quantité des protéines que vous apportez mais aussi à leur qualité.

Concrètement, la quantité de protéines correspond aux MADC (Matières Azotés Digestible cheval) et la qualité va pouvoir être évaluée grâce à la Lysine qui est un acide aminé essentiel (non-produit par le cheval).

Les muscles ont également besoin de « carburant » pour fonctionner et selon le type de fibres musculaires, il faut adapter. Pour les fibres de type I (endurance), il faudrait plutôt de l’énergie lente, la cellulose des fourrages et les lipides seront de bons apports. Pour les fibres de type II (vitesse) il faudra plutôt des sucres rapides comme l’amidon…  

Dans le cas où votre alimentation ne serait pas assez riche en protéines, ou si c’est une période où votre cheval à besoin de prendre de l’état musculaire, vous pouvez l’aider avec des compléments alimentaires riches en acides aminés essentiels (Myostem Mass).

Pour bien muscler votre cheval, pensez à le surveiller

Votre cheval étant un sportif, pour lui permettre de performer et d’atteindre la meilleure condition physique possible, il est essentiel de le surveiller très régulièrement. Voici les points les plus importants selon nous à vérifier :

  • Attention aux raideurs musculaires, si les courbatures sont quasi inévitables dans la vie du cheval athlète, des problématiques plus graves comme les myosites doivent être repérées et traitées.
  • Surveillez la locomotion de votre cheval ! Un changement sur les articulations ou tendons (déformation, chaleur, inflammation) doivent être surveillés. N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire en cas de doute.
  • La respiration de votre cheval est également essentielle ! Une mauvaise respiration pourrait entrainer une mauvaise oxygénation de votre cheval l’empêchant d’être performant.
  • On ne le répètera jamais assez « pas de pieds, pas de cheval ! », pensez à faire voir votre cheval régulièrement à un maréchal ou un pareur.

Nous en avons fini sur la musculation du cheval pour aujourd’hui. Bien sûr tout ce que nous avons présenté ici (et principalement les exercices) dépendent de votre cheval (race, âge, niveau d’entrainement…). Il est donc important de vous fixer des buts réalistes pour vous et votre cheval. N’hésitez pas à vous entourer de professionnels qui pourront vous aider au quotidien pour le travail de votre cheval. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire, il vous aidera à garder votre cheval en bonne santé.

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