« Mon cheval est naviculaire », voilà une phrase que vous avez peut-être déjà entendue. Cette pathologie généralement responsable de boiteries chroniques est redoutée par beaucoup de cavaliers. Nous vous proposons de nous intéresser de plus près à ce « syndrome naviculaire ».

Qu’est-ce que le syndrome naviculaire ?

Si beaucoup le connaissent sous l’appellation de syndrome ou maladie naviculaire le terme complet de cette pathologie est syndrome podo-trochléaire. On sait aujourd’hui que les origines de cette maladie sont multiples mais pas toujours bien connues.

Ce qui est sûr c’est que la douleur liée à ce syndrome provient de lésions d’une ou plusieurs structures composant l’appareil podo-trochléaire à savoir :

  • L'os naviculaire (ou os sésamoïdien distal). C’est l’os situé entre la 2ème et la 3ème phalange. Lorsqu’il est atteint, il peut s’agir de fracture, d’ostéolyse (destruction d’os utile) ou d’ostéophyte (création d’os inutile), de sclérose (épaississement de l’os)…
  • La bourse podo-trochléaire. C’est une « poche » remplie de liquide qui est situé entre l’os naviculaire et le tendon fléchisseur profond du doigts. Lorsqu’elle est atteinte, il s’agit généralement d’une inflammation appelée bursite. 
  • Le tendon fléchisseur profond du doigt. Il vient glisser sur l'os naviculaire en se servant de la bourse podo-trochléaire pour limiter les frottements.
  • Des ligaments qui permettent de relier les os entre eux : naviculaire et phalanges. Lorsqu’ils sont atteints, il s’agit généralement d’inflammation.

Quels sont les symptômes du syndrome naviculaire ?

Généralement, les chevaux qui ont un syndrome naviculaire, ne sont touchés qu’aux antérieurs. Le syndrome peut toucher les deux antérieurs ou un seul.

La posture des chevaux atteints du syndrome naviculaire est assez « classique ».

  • Au repos, le cheval met généralement l’antérieur atteint vers l’avant pour soulager la douleur. Sur le long terme, des modifications de la structure du (des) pied(s) atteint(s) peuvent également apparaitre, le pied est alors plus étroit et vertical, on dit qu’il s’atrophie.
  • A l'effort, le cheval boite plus ou moins en fonction de la douleur. Les allures sont souvent étriquées et raccourcies. La boiterie est généralement aggravée si le cheval est travaillé en cercle. Si l’os naviculaire est touché, la boiterie sera plus marquée sur les sols durs alors que si c’est plutôt les ligaments, la boiterie sera plus marquée sur des sols profonds.

Quel diagnostic pour le syndrome naviculaire ?

Pour confirmer que votre cheval présente un syndrome naviculaire, la meilleure solution est de réaliser un examen avec votre vétérinaire. Il pourra confirmer si la douleur semble bien avoir pour origine le syndrome naviculaire. Pour cela, le vétérinaire va réaliser deux types d’examens :

  • Statique (au repos) : En plus de regarder la position du cheval et si ses pieds ont la bonne forme, le vétérinaire peut pratiquer le test de la planche. Cela consiste à mettre le pied du cheval sur une planche et à faire tenir l’autre membre en l’air. Ensuite, il va soulever la planche pour mettre en tension le pied et surtout tout l’appareil podo-trochléaire. Il s’agit ensuite d’observer les réactions de douleur du cheval (agitation de l’encolure, saut de la planche…). Ce n’est pas un examen facile avec des chevaux assez jeunes ou stressés. Voilà pourquoi il faut confirmer le diagnostic avec l’examen suivant.
  • Dynamique (en mouvement) : Dans ce cas, il s’agit de regarder le cheval se déplacer et voir si ses allures sont étriquées. L’examen sur sol mou et sol dur peu aussi permettre de localiser la zone atteinte.

Une fois les deux examens effectués, votre vétérinaire fera sans doute des radiographies pour regarder l’os naviculaire et une échographie pour regarder les tissus mous. Il pourra également vous proposer une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) qui permet de faire un examen complet de la zone.

Quel traitement pour le syndrome naviculaire ?

Comme pour l’arthrose, le syndrome naviculaire est une pathologie dégénérative qui s’aggrave au cours du temps. Il n’est donc pas possible de guérir le syndrome naviculaire. Il existe cependant des traitements qui seront adaptés en fonction de la douleur, des structures touchées et du travail demandé au cheval.

  • Traitement médical :

En fonction de l’atteinte de votre cheval, votre vétérinaire pourra vous proposer différents traitements médicamenteux. Certains traitements se feront par voie générale comme l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens utilisés pour diminuer la douleur. Par voie générale, les biphosphonates sont un traitement qui permet d'agir sur l'os pour éviter sa destruction et ainsi limiter le remodelage osseux. Cliniquement, le cheval aura donc moins de douleurs dans ses déplacements. Des traitements plus locaux comme des infiltrations avec des corticoïdes, ce traitement agira sur la douleur mais n'aura pas d'action directe sur l'os.

  • Traitement environnemental

Lorsque les boiteries sont trop intenses, le cheval doit être mis au repos pour diminuer l’inflation des tissus mous et/ou le remodelage osseux.
Le suivi régulier de votre maréchal ou de votre pareur est également essentiel pour réduire au maximum les tensions pouvant s’exercer sur l’appareil podo-trochléaire.

  • Compléments alimentaires

En plus des traitements médicamenteux, des compléments alimentaires sont utilisables pour apporter des éléments permettant de soutenir le traitement contre le syndrome naviculaire. L’action des compléments alimentaires varie en fonction de leurs compositions. Certains vont permettre de limiter les raideurs et améliorer la souplesse de la foulée, c’est le cas des compléments à base d’harpagophytum par exemple.  Il est aussi essentiel que le cheval ait un pied en bonne santé, n’hésitez pas à apporter des éléments permettant de soutenir une bonne pousse de la corne comme la biotine.

Gérer un cheval naviculaire au quotidien

Si la carrière de votre cheval n’est pas totalement compromise lorsqu’il présente un syndrome naviculaire, il est important de faire quelques ajustements :

  • Lorsque cela est possible, il est important de garder un travail, même léger pour votre cheval afin de limiter l’impact sur ses articulations, ses pieds…
  • Travaillez votre cheval sur des sols souples (ni trop durs, ni trop mous) et ne négligez surtout pas votre détente qui permet de « chauffer » le pied au début du travail.
  • Limitez les courbes serrées et privilégiez du travail en ligne droite.
  • L'utilisation de crampons doit être évitée car ils bloquent le pied.
  • Surveillez la pouce des pieds et faites entretenir régulièrement les sabots par votre maréchal ou pareur. Des pieds en mauvais état ou trop longs risquent d’aggraver la douleur pour votre cheval.
  • Surveillez son alimentation, comme pour toutes les pathologies touchant les membres, il faut au maximum éviter le surpoids, adaptez donc l’alimentation de votre cheval à ses besoins (âge, race, travail…).

Le syndrome naviculaire est donc une pathologie assez complexe qui va modifier considérablement le quotidien de votre cheval. Pour son bien-être, le suivi de votre vétérinaire et de votre pareur/maréchal est essentiel.

Si votre cheval présente des symptômes qui pourraient correspondre au syndrome naviculaire, faites appel à votre vétérinaire qui pourra faire un diagnostic rapide et permettre de soulager rapidement votre cheval.

Si vous avez des questions sur le syndrome naviculaire n’hésitez pas à nous les poser sur nos réseaux sociaux.

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