L’épaule en dedans
Les exercices d’assouplissement permettent d’accroitre la mobilité articulaire d’un cheval et la souplesse de sa musculature, pouvant alors aider à améliorer sa locomotion et travailler à l’augmentation de sa capacité athlétique, tout en préservant son intégrité physique et morale.
Il est possible de les classer en deux grandes catégories : les assouplissements longitudinaux et les assouplissements latéraux. Parmi une gamme complète de mouvements (cession à la jambe, tête au mur, croupe au mur, appuyer…), l’épaule en dedans fait partie de cette seconde famille.
L’épaule en dedans est un exercice d’assouplissement dans lequel on maintient les épaules du cheval sur une piste intérieure à celle suivie par les hanches.
C’est également un mouvement que l’on retrouve en compétition.
Le cheval, légèrement ployé par l’action des aides du cavalier, se déplace vers le côté externe à l’incurvation (côté convexe). Il regarde dans la direction inverse à son sens de déplacement.
« Le cheval, incurvé, se déplace du côté convexe »
Général Decarpentry
L’angle formé par le corps avec la ligne de déplacement détermine le nombre de pistes tracées. Ainsi on parle d’une épaule en dedans sur trois pistes si l’angle est plutôt faible, sur quatre pistes si l’angle est plus marqué. Généralement, ce mouvement s’effectue sur un angle compris entre 30 et 45 degrés. Il peut être variable selon le niveau de souplesse du cheval.
C’est un mouvement qui participe à améliorer le cheval sur de nombreux points.
« C’est l’aspirine de l’équitation, elle guérit tout »
Nuno Oliveira
L’épaule en dedans permet de :
- Développer la souplesse des épaules et des hanches (mobilise les épaules et favorise l’engagement du postérieur intérieur)
- Assouplir les muscles dorsaux
- Améliorer le liant dans la colonne vertébrale
- Améliorer l’incurvation
- Aider à la rectitude
- Aider à travailler sur l’équilibre de la monture
Au-delà de l’aspect locomoteur, elle peut concourir à corriger des mouvements spécifiques de dressage, notamment améliorer le passage des coins, préparer le mouvement de l’appuyer et le perfectionner (permettant notamment de travailler l’incurvation, la réponse à la jambe intérieure dans l’appuyer en usant de l’alternance entre appuyer et épaule en dedans etc…).
De manière très synthétique, les aides employées dans l’épaule en dedans peuvent être décrites comme étant les suivantes :
- Rêne intérieure en effet d’ouverture : donne la flexion et le pli et peut agir sur la décontraction de la bouche du cheval
- Rêne extérieure régulatrice : agit sur le contrôle les épaules, la flexion et l’angle
- Jambe intérieure à la sangle : jambe d’incurvation et d’impulsion
- Jambe extérieure : isolée, agit sur le maintien des hanches
- Poids du corps : sur le côté interne
- Orientation des épaules dans le sens de l’incurvation
- Le regard dans la direction du déplacement
Bien sûr il ne s’agit pas de réduire l’épaule en dedans à la seule utilisation de ces aides tant cela reste complexe. La prédominance de l’une par rapport à l’autre, la proportion utilisée par chacune d’entre elle, l’ensemble du corps du cavalier, l’adaptation et l’à-propos dont il fera preuve, permettront l’exécution correcte du mouvement. Là, rentre en compte le tact équestre du cavalier et l’équitation y fait sans cesse appel.
Les critères de réussite de l’épaule en dedans résident dans un certain nombre de fondamentaux :
- La qualité du trot et sa régularité (vitesse, cadence, rythme, impulsion)
- La régularité de l’angle
- L’incurvation, son maintien régulier et son harmonie
- L’engagement du postérieur intérieur
- L’absence de croisement des postérieurs
- Correction de l’attitude et du contact (constant, souple et liant)
« L’épaule en dedans est la première et la dernière leçon que l’on doit donner au cheval »
La Guérinière