Par Audevard, le 16 juin 2020

Cela fait maintenant 1 mois que le confinement est terminé. Votre cheval a surement repris une activité physique régulière.

Différents éléments sont à prendre en compte si l’organisme de votre cheval est plus régulièrement sollicité sur le plan sportif. L’un des éléments le plus important est l’augmentation de la sollicitation des articulations de votre cheval.

Les séances plus importantes en intensité et en longueur vont augmenter les contraintes sur les articulations de votre cheval. De même les sorties en extérieur ou les longues ballades augmentent la demande au niveau des articulations, ainsi que les traumatismes au niveau du pied. Cela peut se traduire chez votre cheval par des douleurs articulaires.

Comment savoir si les articulations de mon cheval sont trop sollicitées ?

Lorsque les articulations de votre cheval sont trop sollicitées, le corps va répondre par une inflammation. Si cette inflammation n’est pas jugulée, elle peut mener à la formation d’une arthrite puis de l’arthrose. L’arthrose est une réponse des os constituants les articulations à une sur sollicitation ou tout simplement à l’usure liée à l’âge. Elle peut toucher les jeunes chevaux comme les chevaux plus âgés. Elle se caractérise par une destruction du cartilage et à une usure de l’os qui va entrainer de la douleur. Le liquide synovial va lui aussi être inflammatoire. Votre cheval va donc avoir des mouvements moins amples car l’articulation fonctionnement moins bien mécaniquement mais il va aussi volontairement limiter ses mouvements pour ne pas avoir mal et donc limiter la douleur.

L’inflammation des articulations peut se caractériser de la façon suivante chez votre cheval :

  • Chaleur : l’articulation touchée va avoir une chaleur plus importante que les articulations voisines. Vous pouvez le détecter en plaçant la paume de votre main sur l’articulation. Vous pouvez comparer l’articulation touchée à une articulation sur le membre voisin pour vérifier la différence de température.
  • Gonflement : l’inflammation peut aussi se traduire par un gonflement localisé. Par exemple au niveau des boulets cette inflammation va se traduire par des molettes articulaires.
  • Douleur :
    - Manipulation : la douleur peut s’exprimer chez votre cheval par un refus partiel ou total de fléchir le membre. La flexion de la zone est douloureuse. Ainsi il va refuser ou aura des difficultés à vous donner correctement les membres lors du curage des pieds.
    - Boiterie : votre cheval peut soulager le membre atteint pour limiter la douleur lors de ses déplacements et donc présenter une boiterie.
    - Raideur : votre cheval n’aura pas systématiquement une boiterie marquée mais il pourra aussi présenter une foulé étriquée ou de la raideur en début de travail mais aussi pendant le travail. Il ne faut pas oublier que le dos est aussi constitué d’articulations qui peuvent être douloureuses. L’arthrose au niveau du dos peut s’exprimer par une dorsalgie. Les douleurs articulaires peuvent s’exprimer par une diminution des performances, des fautes répétées à l’obstacle, des refus, de la défense lors de certains exercices…

Votre cheval peut présenter l’un de ces signes séparés comme une association de certains de ces signes. A savoir que l’inflammation des articulations peut se développer chez un cheval qui ne présente pas d’arthrose comme chez un cheval qui a déjà de l’arthrose. Lors que cette inflammation devient chronique c’est à ce moment que l’usure et la destruction du cartilage vont permettre à l’arthrose de se développer.

Comment protéger les articulations de mon cheval ?

  • Exercice : l’intensité de l’activité physique ainsi que les exercices que vous demandez à votre cheval peuvent plus ou moins solliciter les articulations de votre cheval. L’échauffement permet d’éviter les traumatismes à froid. Il est ensuite important de varier les contraintes au cours de la séance et de réaliser les exercices les plus complexes, donc les plus contraignants, lors que votre cheval a eu un bon échauffement. Au cours de la semaine le fait d’alterner les séances à fortes contraintes avec des séances mois exigeantes ou des jours de repos permet de limiter l’installation chronique de l’inflammation. A savoir que certains exercices comme les cercles serrés (en longe ou monté), les exercices de rassembler, les sauts répétés et/ou de hauteurs importantes à l’obstacle vont être parmi les exercices avec le plus de contraintes. Le travail en extérieur peut aussi augmenter les sollicitations de votre cheval en particulier si le terrain n’est pas régulier. Un programme comprenant un bon échauffement, des périodes de récupération pendant la séance, l’alternance des jours d’exercice important avec des séances moins contraignantes permettent de limiter l’apparition de douleurs articulaires dans le temps.
  • Ferrure et entretien des pieds : même si le sabot n’est pas une articulation, il a une influence directe sur les articulations qui le surplombe. L’équilibre du pied se caractérise par un grand nombre d’éléments : la longueur de la pince, la hauteur des talons, la verticalité de la paroi… Le fait que votre cheval est un pied équilibré va lui éviter de créer des tensions supplémentaires sur les articulations du membre. L’entretien du pied et éventuellement une ferrure spécifique mise en place par votre maréchal ferrant peut aussi permettre de corriger des défauts dans la forme mais aussi dans les aplombs de votre cheval. Cette correction permet d’éviter à certaines articulations de subir des contraintes importantes et donc d’entrainer des douleurs articulaires. De même pour les chevaux présentant déjà de l’arthrose, certains fers spécifiques dits fers orthopédiques permettent d’apporter un soulagement de l’articulation atteinte et donc de soutenir le cheval dans sa locomotion. Enfin certaines ferrures spécifiques permettent de créer un amorti lorsque le cheval pose le pied au sol et donc d’éviter les traumatismes répétés en particulier quand les sols sont durs.
  • Protection : les traumatismes des articulations peuvent aussi se produire via un accident, un traumatisme, ou un choc lors du travail. Certains chevaux avec des défauts d’aplomb vont avoir tendance à entrechoquer leurs membres lors du travail, « à se toucher ». Les protections permettent de limiter ces traumatismes qu’ils soient auto-induits ou lors d’une chute, d’une barre tapée à l’obstacle, d’un coup délivré par un autre cheval.
  • Récupération : pour limiter la formation de l’arthrose, il faut limiter l’installation de l’inflammation de façon chronique. Une des méthodes consiste à favoriser la diminution de l’inflammation qui a pu se créer après une séance de travail où les articulations ont été sollicitées. Chez le sportif humain après une séance de travail ou si une articulation est douloureuse on va appliquer du froid. Il s’agit soit d’une poche de froid mise en place sur la zone douloureuse, ou un bain avec de la glace dans lequel le sportif va immerger les zones les plus sollicitées. Chez le cheval il est difficile de réaliser le même procédé mais on peut s’en approcher. On peut remplacer le bain d’eau glacée par une douche à l’eau froide en insistant sur les articulations (et les tendons). Si vous avez un cours d’eau avec un sol praticable à proximité le fait de laisser votre cheval les membres dans l’eau pendant plusieurs minutes favorise aussi la récupération. Il existe aussi des « bottes » qui permettent d’immerger le membre de votre cheval dans l’eau froide. En plus d’utiliser du froid, il est aussi possible d’appliquer des produits localement comme de l’argile, comme Tendilax Antiphlogisitic, ou un gel à base d’arnica, comme l’Ekylaxyl.
  • Compléments alimentaires : l’utilisation d’un complément alimentaire permet de soutenir le capital articulaire de votre cheval et de favoriser la mobilité articulaire. Les compléments alimentaires contenant de la glucosamine, de la chondroïtine (sulfate de chondroïtine) et du collagène permettent d’apporter les éléments au bon fonctionnement du cartilage et de l’articulation et donc ainsi d’éviter l’apparition de raideur ou d’inconfort au niveau locomoteur. L’Ekfylex Arthro contient ces ingrédients, ainsi que du Msm, du curcuma et du poivre noir, qui permettent de répondre à court terme comme à long terme aux besoins des articulations de votre cheval.

Il existe aussi des compléments alimentaires qui vont permettre d’apporter un soutien nutritionnel en cas de raideurs dans la locomotion et donc soutenir la souplesse et la flexibilité de votre cheval. Certains vont uniquement apporter un soutien en cas de raideur comme l’Harpagyl, un produit à base d’harpagophytum et d’acide gras oméga 3, avec un délai dopage de 48h. Un autre produit comme l’Ekyflex Nodolox va lui apporter un soutien sur la raideur mais aussi sur la récupération, et peut être utilisé en compétition.

Dans le cas où la douleur articulaire devient plus importante, l’intervention de votre vétérinaire est nécessaire. Il pourra établit un diagnostic. La réalisation d'un examen radiographique peut permettre de visualiser l’arthrose qui se traduit par une diminution de l’espace articulaire, des lésions articulaires et du remaniement de l’os. Des traitements médicamenteux pour soulager les articulations existent comme des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Votre vétérinaire pourra réaliser des injections intra articulaire avec des anti-inflammatoires stéroïdiens comme les corticoïdes associés à de l’acide hyaluronique qui va lubrifier les articulations. Il existe aussi des traitements qui permettent d’aider au traitement des processus d’ostéolyse lié à l’arthrose comme les biphosphonates.

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